Du 22 au 24 février 2024 s’est tenu au Palais des congrès de Cotonou au Bénin le 4 eme forum des mines et du pétrole ECOMOF 2024.
Trois jours durant les participants venus des quatre coins du monde ont réfléchi sur différentes problématiques sous le thème : « Ressources géo extratives: quelles stratégies de mutualisation pour la création de valeur ajoutée en Afrique de l’Ouest »
Après le lancement des activités par le Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchane représentant le président de la République du Benin, c’est le panel de haut niveau qui a réuni les ministres de la CEDEAO. Ces derniers ont planché sur les politiques de mutualisation pour accroître la valeur ajoutée créée par l’exploitation des ressources géo attractives.
Brillamment modéré par Monsieur Abdallah Mouttaqi, expert en développement et professeur à l’UM6P au Maroc’ ce panel de haut niveau a permis aux différents ministres de la CEDEAO d’exposer les politiques et stratégies de leurs pays respectifs en matière de gestion des ressources énergétiques et minières.
Différents autres panels ont traité tour à tour des technologies et d’infrastructures sur le sujet, d’approvisionnement de produits pétroliers dans l’espace CEDEAO, de gouvernance et considérations environnementales.
Invité en tant qu’expert en finance durable, pour modérer le panel « Mines, agriculture et adaptation climatique », j’avais la mission d’amener nos panelistes à mettre en exergue les possibilités offertes par l’industrie minière pour le développement de l’agriculture d’une part et l’impact sur le réchauffement climatique d’autre part.
Nous sommes partis des constats évidents suivants:
– L’afrique c’est 60% de terres arables du monde
– L’Afrique c’est plus 100 milliards d’importation de produits alimentaires’ un paradoxe
– L’Afrique c’est moins 4% de pollution au gaz à effet de serre…
Avec des spécialistes de l’agriculture, du développement et de l’environnement tels que que Pierre Bouhours’ agriculteur et inventeur français, Luc Gnacadja, expert en environnement, ancien ministre de l’environnement du Bénin, Sylvain Some, ancien directeur des Mines et de la géologie du Burkina Faso, Lacina du PNUD, la problématique du la fertilité de nos sols a été disséquée.
Il apparaît important de comprendre les faibles rendements agricoles de nos pays malgré l’utilisation importante des engrais chimiques qui ont des impacts négatifs sur la santé de la terre, des producteurs et des aliments que nous consommons.
Alors qu’en France par exemple le maïs pour ne citer que cette spéculation, apporte un rendement moyen de production variant entre 8 et 14 tonnes à l’hectare, dans l’espace CEDEAO nous plafonnons à 1,5 voire 2 tonnes à l’hectare.
Une des solutions pour accroître les rendements est l’apport de certains mènerais tels que le calcaire, une ressource naturelle disponible dans de nombreux pays …
L’amendement calcaire règle le problème de l’acidité des sols qui sont dégradés du fait de l’érosion côtière,….
Nous avons conclu qu’il est bien indispensable d’accroître la production agricole en apportant des oligo éléments essentiels à la régénerescence de la terre, toute chose qui a un impact sur la faim dans le monde.
Les pays de la CEDEAO doivent mutualiser leurs efforts afin de tirer profit du marché Carbone qui se dessine du fait des engagements pris par l’ONU et les grandes institutions internationales, car du fait des forêts et savanes en reconstituion, l’Afrique se présente comme une mine du marché carbone..
Plus généralement, les panelistes et les participants ainsi que l’organisation ont abouti à la nécessité de mutualisation des efforts au sain de la CEDEAO sur des problématiques de stockage des produits, d’harmonisation de la réglementation et des normes sur les produits pétroliers et miniers, la négociation des contrats miniers face aux multinationales expérimentées et chevronnées.
Nous remercions les autorités de la CEDEAO et du Ministère des Mines, de l’eau et de l’Energie du Bénin pour la confiance accordée au thème que nous avons suggéré et dont il nous a été confié la modération.
Rendez vous dans deux ans dans un autre pays.