Ouagadougou abritait ce 16 septembre 2021, le Forum Afrique Grenier du Monde (FAGEM2021) organisé par le Think tank AGM dirigé par la brillante et battante Charlotte Libog.
Le thème de cette année « L’agritech, instrument clé pour la relance agricole au Burkina Faso et en Afrique » a été l’occasion d’échanger sur les perspectives d’une Afrique résolument tournée vers l’agro industrie comme solution à la création de valeur et à la lutte contre le chômage des jeunes.
Comment les drones, la blockchain, le big data, le crowdfunding, l’intelligence artificielle peuvent permettre à l’Afrique de combler son retard dans l’investissement massif vers le secteur de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain.
Car les enjeux sont énormes.
Il s’agit d’ici moins de 50 ans de nourrir le double de la population africaine actuelle soit environ 3 milliards d’âme pour un continent qui paradoxalement importe plus de 40 milliards de dollars en nourriture alors qu’il dispose de la moitié des terres arables du monde.
Selon les chiffres de la l’AFD ( Agence Française de Développement, la valeur des importations de nourriture sur tout le continent africain pourrait atteindre 100 milliards d’USD d’ici quelques années); des pertes colossales de devises donc.
A l’heure où la pandémie du Covid 19 continue de déstabiliser de nombreux pans de l’économie mondiale, occasionnant une hausse vertigineuse des produits de première nécessité dans de nombreux pays africains du fait de la pression sur les marchés occidentaux, la demande de plus en plus importante des matières premières de rente délaissant les produits alimentaires, il est fort à craindre le cycle des émeutes de la faim que de nombreux pays africains ont connu il y encore une décennie.
Alors que notre ami Pierre Bouhours, entrepreneur agricole français que nous accompagnons se bat depuis de nombreuses années à implanter ces projets d’investissements massifs dans l’Agriculture en Afrique, il est choquant de voir tous les blocages d’ordre administratif qu’il peut rencontrer de la part des dirigeants et décideurs africains.
C’est tout de même 20 000 hectares pour de gros investissements avoisinant les 500 millions d’euros qu’il a obtenu. Si les terres sont disponibles dans un de nos pays par des efforts faits auprès des chefferies locales, il peine encore à obtenir des signatures de titres de propriétés auprès des décideurs étatiques.
Pour Pierre Bouhours, spécialiste de la terre, l’agriculture africaine ne saurait se développer avec des rendements à l’hectare aussi faibles ( 1 tonne à l’hectare sur le maïs au lieu de 14 en Normandie française me disait-il encore il y a quelques jours). Il y a un problème entre autre de l’acidité des sols à régler.
Il faut être passionné de l’Afrique pour continuer ce que fait ce monsieur.
Il urge donc que les programmes de développement, les plans stratégiques de développement de l’Afrique traitent avec grande priorité la question de l’investissement massif dans l’agriculture : formations et encadrement , fertilisation des sols, mécanisation, logistique, innovations agricoles,….sont les enjeux de l’économie verte africaine.
En marge de cette rencontre, nous avons également eu de bons contacts qui augurent de belles perspectives de collaboration en Afrique et au Burkina Faso en particulier.
Merci à tous ceux qui ont rendu ce séjour agréable.
L’amour de l’Afrique, la passion pour la terre…
Maxime Dossa