Monsieur Dossa, merci d’avoir accepté cette interview. Pourriez-vous vous présentez en quelques mots ?
Comme vous l’avez rappelé, je suis consultant auprès des institutions de financements pour les aider à développer leurs activités sur le plan organisationnel, la mise en place des outils, des process, des programmes particuliers de financements.
Nous aidons les institutions financières à développer de nouveaux programmes pour se développer.
Cela paraît abstrait et général, c’est dire que j’interviens sur plusieurs aspects : finance, formation, les études , les systèmes d’information, la création d’entités financières, l’accompagnement dans l’obtention des agréments d’exercice de certaines activités.
Comment qualifierez-vous l’offre de financement en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale vos deux zone d’intervention. Cette offre est-elle à la hauteur des besoins de PME ?
En réalité, les PME sont sous financées dans ces deux zones géographiques.
Les banques pour la plupart ne financent que des activités commerciales ou des services. Elles prennent peu de risques pour accompagner les entrepreneurs alors que ce sont elles les PME qui regorgent le plus de créations d’emplois.
Il faut libérer la croissance en mettant en place des mécanismes de financements adaptés aux PME, aux microentreprises.
Quel est le parcours ou quel doit être le parcours d’un porteur de projet à la recherche de financement ?
Tout entrepreneur peut demander du financement.
Il faut au préalable avoir un bon dossier, un bon business plan. Pour cela, il faut bien connaître l’activité dans laquelle on se lance, l’avoir déjà pratiquer et fournir des résultats et même des états financiers qui démontrent l’existence d’un marché.
A partir de là, les banques ou autres institutions de microfinance peuvent avoir une approche favorable pour vous financer.
Donc je dirai en résumé, qu’il faut
a) commencer par exercer l’activité pendant quelques années avec des fonds propres ou du prêt de proximité, de la famille,
b) élaborer un business plan ambitieux et réaliste qui prend appui sur sa connaissance du marché et son expérience,
c) contacter les organismes de financements qu’ils soient banques ou microfinances.
En quoi la finance islamique diffère de la finance classique et quel atout elle peut représenter pour les porteurs de projets ou PME en Afrique ?
La finance islamique comme son nom ne le dit pas, n’est pas une finance confessionnelle.
C’est une autre façon de se faire financer de façon plus éthique.
En finance islamique, on fait intervenir des notions relatives à la morale et on finance l’économie réelle.
Elle est adaptée au contexte de l’économie africaine qui est peu spéculative.
Généralement, les profanes pensent que la finance islamique c’est la finance sans intérêt.
Il faut relativiser ce terme de « i’intérêt » qui est une notion éminemment technique.
Si l’on ne pratique pas l’intérêt au sens du loyer de l’argent, en revanche, le banquier islamique est un commerçant de marchandises, de matériels, il fait du leasing et de l’investissement dans l’affaire de ses clients afin de se rémunérer.
Dans ce sens, c’est une alternative pour le financement des PME en Afrique qui ont davantage besoin de fonds propres et de participations venant de partenaires divers qu’ils soient financiers ou non financiers.
Question 4… ?
Il y a-t-il des conditions particulières pour bénéficier des financements islamiques ?
Absolument pas.
Comme je l’avais indiqué plus tôt, ce n’est pas une finance confessionnelle réservée aux musulmans.
Elle est universelle à la seule condition qu’elle a des principes et exclu dans son champs certaines activités dites illicites : l’industrie de l’armement, le secteur de l’alcool, la pornographie, les jeux de hasard, ….
Nous sommes dans l’univers de la finance éthique et il faut donc que les financements cibles des secteurs productifs de l’économie et pas des activités qui ne promeuvent pas l’humain et la morale.
En dehors de ces exclusions, tout projet qui remplit les critères de rentabilité peut être financé.
Question 5… ?
Vers quelle structures peut -on s’adresser pour obtenir un financement d’une banque islamique ?
Il existe des banques et des institutions de microfinance qui proposent des produits de financements islamiques dans plusieurs pays.
Il faut se renseigner et prendre contact avec ces institutions
Question 6… ? un mot de la fin
Le monde bouge et il est attendu que la jeunesse africaine du continent et de la diaspora joue sa partition dans le développement du monde en général et du continent africain en particulier.
Notre époque a de nombreux défis à relever et nous devons en prendre conscience.
Dans un monde hyperconnecté d’aujourd’hui, les fintechs révolutionnent le monde dans lequel nous vivons.
On peut être à Cotonou ou à Ndjamena ou encore à Calcuta et offrir des services à des entreprises en Amérique, en Europe et partout ailleurs.
La démographie galopante du continent africain est un atout pour la prospérité.
Il faut donc travailler, réfléchir, inventer des solutions pour nourrir la planète entière, loger des millions de personnes, offrir des services de loisirs, de mobilité urbaines, de logements….
Aux jeunes africains, je dis ce temps est le vôtre ; prenez votre place dans la construction du monde de demain.
Le train de la mondialisation s’ouvre à vous et ne ratez pas cette occasion de s’inviter dans le train. Positionnez vous aux stations ou s’arrête le train. Utilisez internet, les réseaux sociaux pour vous former et pour vendre vos services.
Longue vie à votre magazine Glonews et qu’il contribue aussi à révolutionner le monde ….