Ce mardi 12septembre 2023, dans un cadre cossu des salles du Peninsulat de la Corée dans le 16 ème arrondissement de Paris, une centaine de personnalités et sommités africaines triées sur le volet ; des ambassadeurs et chefs d’entreprises bien choisies pour échanger sur les opportunités d’affaires avec des entreprises coréennes..
Un peu dubitatif au début, me demandant pourquoi la France est choisie par les autorités coréennes pour parler d’affaires avec l’Afrique.
Il faut tout de même se rendre à l’évidence que quelque chose se passe en Afrique et les esprits éclairés voient bien loin…
Le monde connaît de nos jours un bouleversement économico-géopolitique qui déplace l’épicentre des intérêts stratégiques inter-nations.
Lorsque des analystes financiers voient en l’Afrique une zone à risques qu’il faut éviter, les stratèges économiques y voient une terre d’opportunités qu’il vaut mieux prendre en considération dans les perspectives d’expansions de leurs affaires.
L’Afrique de nos jours n’est plus une chasse gardée de quelques puissances occidentales ayant des liens coloniaux avec des pays.
Désormais, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, la Russie, et même la Corée voient en l’Afrique d’immenses opportunités que les barrières linguistiques ne peuvent empêcher de saisir.
Les nations émergentes se construisent par une vision prospective et c’est cela que nous démontre la Corée du Sud à travers sa stratégie d’expansion économique entamée depuis les années 1970 en Asie.
Construire une économie c’est avoir de la vision- de l’ambition et des moyens mis en œuvre.
Ce « petit » Etat d’Asie l’a compris bien plus tôt il y a une cinquantaine d’année.
En 1960, parti d’un PIB/ habitant inférieur à 200 USD, d’un niveau analogue à celui des pays les moins avancés comme le Cameroun, le Bénin, l’Indonésie dans les années 1960- la Corée du Sud connaît un PIB/habitant de l’ordre de 40 000 USD soit une progression de plus de 20000 %, malgré la guerre qui a ravagé le pays.
Ce pays fait aujourd’hui partie des dragons d’Asie grâce à la vision imprimée par ses leaders.
Je retiens de nos échanges pendant ce sommet que ce qui a fait le succès de la Corée du Sud aujourd’hui a été bâti au prix d’un travail acharné, la formation/éducation, la recherche de la productivité et de la performance.
Tous ces facteurs ont été des catalyseurs au fondement de la solide économie qui se construit sous nos yeux.
Les résultats sont au rendez-vous cinquante ans plus tard : un accroissement des exportations de plus de 39% entre 1960 et 1970, un PIB/HBT qui a atteint 10 000 USD dans les années 2000 pour s’établir de nos jours à près de 40 000 USD (celui d’un pays comme le Bénin est d’environ 1300 USD en 2021).
Le secteur agricole qui pesait près de 40% du PNB de ce pays est descendu à moins de 27% contre un secteur industriel et télécom qui pèsent en tout 40% depuis les années 2000.
Quant aux poids de l’industrie technologique, il est passé de moins de 4% du PNB dans les années 1980 pour atteindre de nos jours plus de 17%.
Les marques coréennes les plus connues qui font la fierté de l’industrie sont Samsung, Mitsubishi, Hyundai, LG, KIA, …
A vrai dire l’Afrique malgré son retard économique chronique peut encore se relever car la nouvelle donne que présente la redistribution des équilibres géopolitiques mondiaux est évocatrice.
Les enjeux et défis auxquels l’Afrique fait face et qui doivent constituer le socle de son développement sont : LA SÉCURITÉ – L’ATTÉNUATION/L’ADAPTATION CLIMATIQUE- LA DEMOGRAPHIE-
Contrairement à une certaine idée répandue, je pense pour ma part que le défi démographique devrait être vu comme un atout pour l’Afrique et non un frein à son développement. Lorsqu’on a tant de bouches à nourrir, à soigner, à loger, à vêtir, à déplacer, avec d’immenses terres arables, d’importants gisements de matières premières, on ne peut voir que des opportunités de services et de biens à offrir.
Il faut simplement apporter des investissements massifs et une meilleure organisation des activités.
Tout est question à mon humble avis de vision, de prospective, de travail.
Oui dans 40-50 ans l’Afrique peut offrir de belles perspectives de réussite à ses habitants si nos dirigeants et nos décideurs économiques comprennent bien les enjeux et ce qui se joue sous nos yeux.
Il faudra bien entendu un cadre juridique sécurisé et adapté pour la bonne marche des affaires, une justice de développement, un cadre politique assaini pour donner confiance aux investisseurs nationaux et étrangers.
Car, en toute logique, qui viendrait investir dans un environnement politique instable sujet à des coups d’Etat à répétition où une nationalisation viendrait tout remettre en cause ? où, par la force d’un dirigeant, des investissements privés massifs passeraient aux mains d’un pouvoir public ou des protégés du pouvoir ?
Parmi les secteurs d’investissements prometteurs figure en grande place l’agriculture/ l’agro industrie pour ne citer que celui-ci, car ici tout est à faire.
Comme le souligne un rapport de 2020, selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), plus de 80 % des importations de produits alimentaires de base absorbées par les pays africains provenaient de l’extérieur du continent. C’est plus de 35 milliards d’USD chaque année et pourrait atteindre 100 milliards USD de dépenses d’importation de produits alimentaires d’ici 2050, au vue des tendances liées à la démographie africaine.
Le paradoxe est saisissant alors que ce continent dispose des terres arables les plus étendues et riches au Monde.
L’investissement dans les chaînes de valeur agricole constitue une immense opportunité avec tous les services connexes et éloignés qui seraient boostés par l’accroissement des revenus issus de ces secteurs : banques, assurances, immobiliers, loisirs, voyages, tourisme, santé, éducation…..
Je finirai en lançant un appel aux jeunes africains et d’ailleurs à tous, aux entrepreneurs de tout bord, à la diaspora africaine.
Comprenez que ça se jouera en Afrique dans les décennies à venir.
Alors, comme les stratèges hors africains des pays d’Asie, ayez une « stratégie Afrique ».
A ceux qui partent, ayez dans un coin de la tête un plan de retour pour bénéficier d’immenses opportunités qu’offrent l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.
Car si les autres :les libanais, les indopakistanais, les Russes, les Turques, …et bientôt les Coréens y arrivent pourquoi pas vous, pourquoi pas nous.
Allons chercher les ressources et revenons participer à la construction de ce qui se joue sous nos yeux, sinon….nous nous réveillerons un jour et nous nous rendrons compte que tout serait passé dans d’autres mains et nous ne serons que des employés forcés de tronquer de la main d’oeuvre contre l’intelligence et l’audace des investisseurs étrangers…
DM Consulting est prête à accompagner votre stratégie de développement sur le continent dans les pays qui offrent de meilleures perspectives de réussite.
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Par MAXIME DOSSA, Consultant financier
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